Et si les beaux jours étaient l’occasion rêvée de renouer avec une activité simple, joyeuse et profondément apaisante ? Pas besoin d’être un artiste reconnu, ni même d’avoir « un coup de crayon » remarquable. Il suffit d’un petit carnet, d’un crayon ou d’un feutre, et surtout d’un peu de curiosité.
Sortir avec un carnet à dessin sous le bras, c’est s’offrir une raison de marcher, de s’arrêter, d’observer. C’est prendre le temps de regarder autrement les choses qui nous entourent : la courbe d’un tronc d’arbre, la danse d’une branche, la silhouette d’un passant, un chat endormi sur un rebord de fenêtre. Assis sur un banc, à l’ombre ou au soleil, on se surprend à redécouvrir son quartier, un parc situé à proximité ou l’agitation d’une rue. Le monde devient une galerie à ciel ouvert, et chaque détail est un sujet d'inspiration.
Pas besoin de « savoir dessiner ». Ce n’est pas le résultat qui compte, mais le geste. L’œil qui observe, la main qui suit. On peut simplement esquisser des formes, tracer les contours d’une feuille, traduire une ambiance. C’est un peu comme si l’on apprenait à mieux voir – à mieux sentir le monde. Et cette attention paisible nous fait du bien. Elle ralentit le cœur, calme l’esprit, et met à distance les petits tracas.
Le dessin en plein air a un pouvoir particulier : il invite à la contemplation et oblige à poser son regard. Il transforme une promenade en exploration, un instant d’attente en moment de création. Et parfois, sans qu’on s’en rende compte, il réveille de vieux souvenirs, nous rappelle nos cahiers d’école, des vacances à la campagne, des heures passées à gribouiller en écoutant la radio…
Au fil des pages, on crée un journal silencieux. Un carnet personnel, où s’accumulent les arbres, les bancs, les visages croisés, les pensées vagabondes. Puis on retrouve ce carnet quelques jours plus tard en souriant. Escher l’avait parfaitement compris, lui qui arpenta l’Italie et les Pays-Bas notamment, en quête d’une image ou d’une perspective singulière.
Pourquoi ne pas essayer ? C’est une activité qui ne demande ni écran, ni technologie, ni performance, ni beaucoup de moyens. Juste un crayon, un banc, et l’envie de prendre son temps. Dessiner, c’est s’offrir un moment à soi, un instant suspendu.
Dans ce court reportage, le botaniste Francis Hallé nous partage sa passion pour le dessin des arbres. Alors, à vos crayons !