Owen, chien guide d'aveugle équipé de son harnais - © Mementop 2023
Avant tout, un chien guide d'aveugle est un animal éduqué, c’est-à-dire qu'il n’aboie pas, ne saute pas sur le premier venu, sait rester durablement à sa place, fait ses besoins sur ordre de son maître, se tient tranquille tant qu’il n’est pas invité à jouer, ne montre aucune agressivité envers ses congénères, ne dérobe pas de nourriture… Bref, un chien au comportement exemplaire, qui fait des envieux et suscite l'admiration de nombreux propriétaires d’animaux de compagnie. Lorsqu’il ne guide pas son maître – on dit qu’il n’est pas au travail –, c’est un doux compagnon, attachant et joueur. Son éducation n'anihile pas son tempérament. Certains animaux sont plus joueurs ou plus taquins que d’autres. Le chien guide sait parfaitement se faire comprendre, exprimer ses désirs ou manifester son ressentiment. S'il vit aux côtés d'un maître aveugle, il utilise des mouvements de tête et le contact de son museau pour formuler ses demandes. Après quelques semaines de vie auprès de son maître, la déficience visuelle ne constitue plus un obstacle au développement d’une forte complicité entre l’homme et son chien.
Mais le chien guide d’aveugle est aussi et surtout une aide précieuse au déplacement du maître. Travailleur et disponible, il apporte à ce dernier autonomie, confort et sécurité dans les déplacements quotidiens. Une fois les règles comportementales acquises au cours de sa première année de formation, les éducateurs spécialisés prennent le relais pour enseigner au chien les techniques de guidage d’une personne déficiente visuelle. Une année entière est nécessaire pour former un chien guide et lui permettre d’obtenir son diplôme. Il a donc deux ans lorsqu'il peut être remis gratuitement à son futur maître.
On imagine parfois qu'un chien guide d'aveugle sait tout faire et que son maître peut se reposer entièrement sur les compétences de son compagnon pour se déplacer. Il n'en est rien. Voyons de plus près quelle aide concrète un tel chien peut apporter à son maître.
La première mission du chien guide d’aveugle n’a étonnamment pas de rapport direct avec les déplacements quotidiens de son maître. Elle consiste à établir avec autrui une relation de proximité immédiate. Même les personnes qui n’apprécient pas particulièrement la compagnie des chiens expriment pour la plupart un sentiment d’admiration mêlé de compassion envers l’animal au travail. Il est surprenant que, lorsqu’une personne croise un équipage qui lui est étranger, la première phrase qu’elle prononce s’adresse systématiquement au chien : « Quel âge as-tu ? », ou encore « Que tu es beau ! ». C’est un fait incontestable, la présence du chien installe une sorte de complicité intrinsèque entre l’équipe maître-animal et la quasi-totalité des individus rencontrés. Cette intimité est bénéfique pour le déficient visuel puisqu’elle contribue à sublimer la relation sociale et à gommer la gêne souvent associée au handicap. Elle rend les personnes rencontrées plus patientes et enclines à proposer leur aide.
Comme son nom l’indique, le chien guide d'aveugle permet au déficient visuel d’éviter la plupart des obstacles lors de ses déplacements : poubelles, véhicules mal garés, poteaux, barrières et plots notamment. Il sait aussi indiquer à son maître les différents reliefs présents sur le parcours : trottoirs, trous, bosses et escaliers. Il trouve aisément les passages pour piétons, désigne un siège vacant à son maître à bord d’un train ou dans un lieu public, identifie les portes d’un bus et de nombreuses autres choses encore. Au total, il connaît plus d'une cinquantaine de mots, d'ordres et de codes. L’habitude conduit certains chiens à connaître par cœur les trajets les plus fréquents de son maître, permettant à l’animal d’anticiper les directions à prendre, réduisant considérablement la quantité d’ordres à recevoir. Toutefois, le chien guide ne peut lire la couleur d’un feu de signalisation, ni assurer à lui seul la sécurité de son coéquipier lors de la traversée d’une rue ou d’un carrefour. Il ne peut décrypter la complexité de fonctionnement d'un carrefour ni anticiper les dangers qui résultent de la juxtaposition ou de la superposition de voies de circulation : bus, tramways, pistes cyclables... Maître et chien forment donc une équipe, le premier décidant des directions à prendre, le second assurant la fluidité du déplacement. Cette répartition équilibrée des tâches fait naître une grande complicité entre maître et chien. Avec le temps et l’expérience, le déficient visuel et son guide apprennent à se connaître et parviennent à dialoguer sans émettre un seul son ! Si le chien sert son maître et lui procure une grande autonomie dans sa mobilité, le maître sert son chien en étant à l’écoute de ses besoins, en le félicitant régulièrement et en le rassurant lorsqu’un imprévu survient, à l’instar d’un bruit urbain violent ou de la rencontre d’un animal moins éduqué que lui.
Chaque année, un peu plus de 200 chiens guides d'aveugles sont remis à des personnes atteintes de déficience visuelle. Pour qui souhaite profiter d'un chien guide, le processus débute par une prise de contact avec l'association régionale située au plus près du lieu de résidence du demandeur. Dès lors, plusieurs étapes vont se succéder jusqu’à l'éventuelle remise d'un chien.
L’association contacte le demandeur ou un tiers désigné par celui-ci : conjoint, parent… Un dossier médical – notamment un bilan ophtalmologique complet – doit être établi par le demandeur.
Un professionnel de l'association se rend au domicile du demandeur afin d’évaluer les attentes précises de celui-ci et de l'aider le cas échéant à compléter son dossier de demande.
Il est fréquent que le candidat soit invité dans les locaux de l’association afin de s’entretenir avec plusieurs professionnels : moniteurs, psychologues, éducateurs... Une sortie au harnais est alors organisée avec un chien guide de démonstration afin de permettre au candidat de découvrir les apports du guidage canin.
L’association dispose désormais de tous les éléments nécessaires pour instruire la demande du candidat. Une décision concertée est prise concernant l’attribution d‘un chien. Cette décision est alors communiquée au demandeur. Les experts de l’association sont susceptibles de proposer des solutions alternatives, à l’instar d'une canne électronique ou d’une formation aux techniques de locomotion en milieu urbain.
Si la demande est acceptée, il s’agit pour les professionnels de l’association concernée de trouver le chien le plus adapté au profil du demandeur. Des essais ont lieu avec des chiens pressentis. À chaque fois, un éducateur se rend au domicile de la personne déficiente visuelle pour lui présenter un chien diplômé. Lorsque l’essai est concluant – du point de vue du futur maître comme de celui de l’animal –, le planning de la remise est envisagé.
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Imaginez que vous soyez malvoyant ou même aveugle. Vous êtes habitué à vous servir d’une canne blanche, à la fois pour signaler votre handicap aux personnes que vous rencontrez – une canne blanche, ça se voit ! – et surtout pour détecter des obstacles au cours de vos déplacements. Ayant entendu parler des chiens guides d’aveugles, vous envisagez d’avoir recours à ce type très particulier d’aide technique.
La canne blanche, électronique ou non, est un outil inerte ne nécessitant presque aucun entretien tandis qu’un chien est un être vivant dont il faut prendre soin. Le chien est en outre bien plus coûteux que la canne. Il faut le nourrir et payer les soins vétérinaires qu'il convient de lui prodiguer. D’un autre côté, la canne blanche ne vous demandera jamais de jouer avec elle. Elle n’attendra aucune caresse ni aucun câlin. Elle ne pourra pas vous réconforter par sa chaleur, vous attendrir par son regard ou vous rassurer par sa simple présence.
Admettons que vous franchissiez le pas en entreprenant les démarches nécessaires auprès d’une association de chiens guides d’aveugles afin d’obtenir un animal. Vous n’êtes pas nécessairement fan des chiens, tout le monde ne peut être cynophile ! Votre connaissance de cet animal est-elle suffisante pour vous permettre d’accueillir un futur compagnon à votre domicile ? En outre, vous avez vos habitudes et l’introduction d’un animal dans votre vie va nécessairement constituer un changement majeur dans votre organisation. Toute ces questions sont légitimes et nécessaires : on ne sollicite pas l’aide d’un chien guide par hasard…
Plusieurs élevages spécialisés fournissent en France les futurs élèves chiens guides d’aveugles. Ces organismes savent prendre soin des chiots afin de fournir aux associations responsables de leur sélection des candidats en bonne santé dont le comportement tempéré est compatible avec leur future mission de guide. Tel est le cas par exemple du C.E.S.E.C.A.H – Centre d’Étude, de Sélection et d’Élevage de Chiens pour Aveugles et autres Handicapés, situé dans le Puy-de-Dôme. Certaines associations régionales possèdent leur propre élevage, à l’instar de l’Association des Chiens Guides d’Aveugles de l’Ouest installée près d’Angers qui a créé la Maison du Chiot. Au total, notre territoire compte 10 associations régionales et 16 centres d’éducation, une fédération nationale, la FFAC (Fédération Française des Associations de Chiens guides d’Aveugles), se chargeant d’unir les efforts de ce collectif engagé.
Témoignage de Julie, 32 ans, vivant à Nantes, qui a passé un an en compagnie d'un chiot en apprentissage (pré-éducation).
"Être famille d'accueil pour un chien guide d’aveugle en apprentissage est une aventure hors du commun. D'abord parce que la relation avec le chiot est pleine de surprises et d'émotions. Ensuite, parce qu'on a pleinement conscience de contribuer à améliorer la qualité de vie d'une personne déficiente visuelle. Peu après l’instruction de ma demande pour devenir famille d'accueil, je vis arriver à mon domicile une jeune chienne noire âgée de deux mois. La présence de ce bébé labrador retriever fut un chamboulement teinté d'émerveillement, même si s’occuper d'une petite boule de poils au destin prometteur n'est pas de tout repos ! Ma boule noire s'appelait Rani. Elle vécut chez moi à temps plein, à l’exception de sa séance hebdomadaire de formation, assurée par Thomas, un moniteur de l'École. Thomas venait en général chercher Rani en début d’après-midi pour lui apprendre mille choses utiles. Cette première année de formation, qualifiée de pré-éducation par les experts, est déterminante pour bien préparer le futur chien guide. Semaine après semaine, Thomas apprit à Rani à exprimer ses besoins, à attendre un ordre pour se nourrir, à marcher aux côtés d’un humain sans tirer sur sa laisse ou encore à rester sage lorsqu'il lui arrivait de rencontre un autre chien. Le moniteur m’apprit également à la manipuler, à veiller sur elle, à mieux comprendre ses demandes et à renforcer ses apprentissages en utilisant les mots appropriés : stop, reste, pas bouger, donne, viens, mange…"
"Très vite, Rani devint un membre à part entière de ma famille. Elle m’accompagnait partout, restant couchée à mes côtés lorsque je travaillais, portant docilement son tablier d'élève chien guide. Cette qualité lui offrait d’ailleurs un accès illimité et gratuit aux restaurants, transports en commun, supermarchés et autres hôtels où je séjournais. Ces lieux recevant du public n’ont pas le droit de refuser la présence d’un chien guide. Évidemment, je me suis attachée à Rani, comment faire autrement ? Je savais que sa présence à mes côtés n’était que provisoire et je tentais de jouer au mieux mon rôle de famille d’accueil. Je fis mon possible pour préparer Rani à sa future mission. Toutes les occasions étaient bonnes pour tester ou améliorer ses apprentissages. Il y eut d’abord la question du caniveau pour les besoins et sur demande explicite du maître. Les excréments y sont moins gênants et l’installation du chien en aval du trottoir réduit considérablement tout risque d’arrosage intempestif d’un maître malvoyant. Il fallut aussi que Rani apprît les règles de vie en vigueur à la maison comme à l'extérieur : on n'aboie pas, on se tient à l'écoute du maître quelle que soit la situation, on ne quémande pas de nourriture, on ne saute pas sur un autre chien. Bref, on apprend à devenir un compagnon remarquable."
"Lorsque Rani eut 10 mois, l’École s’assura que son comportement était compatible avec son entrée en éducation. Tel fut le cas. Contrairement à la pré-éducation, l'éducation au guidage se déroule tout au long de la semaine dans les locaux de l'École, en pension complète. L’élève chien guide ne retrouve sa famille d’accueil que le week-end et durant les congés de ses éducateurs. L’Association des Chiens Guide d’Aveugles de l’Ouest est installée près d’Angers tandis que j’habite à Nantes. Distance oblige, il fallut trouver une nouvelle famille d’accueil pour Rani. La séparation fut douloureuse pour moi, peut-être aussi pour elle. Mais j’avais le sentiment d’avoir contribué à préparer cette petite chienne exceptionnelle à son futur métier. Un an plus tard, après l'obtention de son diplôme, elle fut attribuée à son nouveau maître malvoyant. Au cours de la cérémonie de remise, Rani me reconnut et bondit vers moi. Elle me fit une fête magistrale qui me combla de joie. Je reste depuis en contact régulier avec sa nouvelle famille."
Mementop : comment se déroule la pré-éducation d’un futur chien guide ?
Jérôme Fillon (JF) : la pré-éducation débute lorsque le chiot est placé en famille d’accueil. Il est alors âgé de 2 mois environ. Ma mission consiste à en faire un excellent chien de compagnie. Au cours des 2 premiers mois, je me rends au domicile de la famille d’accueil 2 fois par semaine. Je travaille avec le chiot et la famille d’accueil à la mise en place des règles de vie à la maison, des principes gouvernant le comportement de l’animal dans les moments de détente, lors de promenades en laisse et en cas de rencontre avec un autre chien. Ce travail est primordial pour garantir que le futur chien guide respectera les intérieurs, ne sera pas stressé de rester seul de manière occasionnelle durant quelques heures, dormira à sa place sur un tapis, fera ses besoins au caniveau sur ordre du maître, saura se calmer et demeurera stable avant de s’alimenter.
Mementop : combien de temps dure cette période de pré-éducation ?
JF : une dizaine de mois. À 1 an, le chien doit avoir un comportement compatible avec les exigences des éducateurs qui en feront un chien guide d’aveugle accompli.
Mementop : rencontrez-vous parfois des difficultés avec certains chiens ?
JF : bien sûr. Certains animaux sont plus doués ou plus dociles que d’autres. Les difficultés portent en général sur le comportement du chien lorsqu’il reste seul, sur des questions de santé ou de stress. Lorsque je détecte que l’animal ne pourra pas être chien guide d’aveugle, il est réorienté vers une carrière de chien de médiation ou simplement proposé à l’adoption en tant que chien de compagnie. Toutes les espèces ne se valent pas à ce propos. Les labradors et les golden montrent d’excellentes aptitudes à la pré-éducation tandis que notre taux de réussite est moins élevé avec les bergers allemands.
Mementop : quel est le rôle de la famille d’accueil durant la pré-éducation ?
JF : il est essentiel puisque durant ces 10 mois environ, le jeune chien vit en permanence avec sa famille d’accueil. C’est elle qui, par son comportement, garantit la qualité de la socialisation du chien. Je l’accompagne bien évidemment en lui indiquant comment réagir et interagir avec l’animal.
Mementop : comment recrutez-vous les familles d’accueil ?
JF : chaque famille candidate commence par contacter l’association en précisant ses motivations. Je rencontre chaque famille retenue et nous vérifions ensemble que les conditions proposées pour l’accueil du chiot sont compatibles avec les exigences de la pré-éducation, notamment en termes de disponibilité de la famille, de durée d'engagement et de distance séparant l’école du futur lieu de vie de l‘animal. Dans les semaines qui suivent, un chiot est proposé à la famille et la pré-éducation peut débuter. Si elle le souhaite, la famille d’accueil peut conserver le chien en seconde année pour accompagner son éducation au guidage.
Les éducateurs de chiens guides d’aveugles ont pour mission de former un chien adulte aux diverses techniques de guidage. Leur métier exige écoute et patience ainsi que de grandes facultés d’adaptation. L’éducateur a été dûment formé, 4 ans d’études et de stages pratiques étant nécessaires pour obtenir ce diplôme. En plus de l’éducation du chien à proprement parler, l’éducateur doit former les futurs maîtres et assurer le suivi de chaque équipage une fois la remise de l’animal effectuée.
L'expertise de l'éducateur est déterminante pour garantir la qualité de l'équipage formé par un déficient visuel et son chien guide. Il commence par éduquer l'animal en lui apprenant les principes techniques d'un guidage réussi ainsi que les bons usages en matière de comportement social. Il est aussi responsable de la formation de la personne déficiente visuelle. Il assure la remise du chien guide à son maître et accompagne leurs déplacements en équipe. Il est en outre chargé de suivre l’évolution du binôme et de répondre à toutes les questions du maître.
La remise d’un chien guide est une étape clé dans la vie de l’animal comme dans celle de son futur maître. Elle se déroule en cours particuliers sur plusieurs jours, le maître étant hébergé par l’Association ou l’École qui lui remet le chien. L’expertise et le savoir-faire d’un éducateur expérimenté sont nécessaires pour permettre à la nouvelle équipe maître-chien de se former et de faire ses premiers pas. Durant le stage de remise, une cérémonie est organisée réunissant l’ensemble des personnes qui ont contribué à rendre cette aventure possible : éleveurs, éducateurs, famille d’accueil, soignants…
Laurent, 58 ans, est le cofondateur de la Gazette by Mementop. Atteint d'une maladie rétinienne congénitale, il a beaucoup hésité avant d'envoyer une demande à l'Association des Chiens Guides de l'Ouest.
"La dégradation progressive de ma vue m'a incité à m'intéresser aux chiens guides. En 2018, j'ai contacté par téléphone l'association située à Angers et j'ai bombardé mon interlocutrice de questions. Sa gentillesse et sa profonde connaissance du handicap visuel m'ont convaincu de remplir un dossier de demande. Quelques mois plus tard, un membre de l'association vint me rendre visite à mon domicile nantais pour m'aider à mieux comprendre ce qu'un chien guide pourrait m'apporter au quotidien. On me proposa d'accueillir un golden retriever de démonstration durant quelques jours, histoire de me mettre dans le bain ; un chien guide est en effet un animal imposant dont il faut prendre soin, ce n'est pas un outil qu'on range dans un placard. L'expérience fut concluante pour toute ma petite famille et la présence à nos côtés de ce chien éduqué fut un réel plaisir. Un an plus tard, l'association m'appela pour me présenter Owen, un labrador noir âgé de 2 ans, fraîchement diplômé. La rencontre fut immédiate, comme si Owen avait instantanément trouvé sa place et acceptait d'emblée de travailler avec moi. Avec l'aide de Pascale, une éducatrice chevronnée, j'appris à faire confiance à mon chien autant qu'à l'écouter pour mériter la sienne. Nous sommes complices depuis 3 ans et son intelligence, sa docilité et sa fidélité ont changé ma vie."
Une fois diplômé, le chien guide est capable de reconnaître et d'interpréter une cinquantaine d'ordres. Chaque ordre lui est donné par le maître, en fonction des situations de mobilité que l'équipage homme-animal rencontre. À titre d'exemple, le chien est capable d'éviter à son maître des obstacles tels qu'une poubelle, un objet encombrant posé sur le sol, un trou ou un plot. Sur demande du maître, il s'assied sur le trottoir ou sur une bande podo-tactile au début d'un passage piéton. Une fois le passage franchit, il indique à son maître la remontée du trottoir. Il signale la première marche d'un escalier, que ce dernier monte ou descende. À bord d'un transport public, il designe un siège libre à son compagnon, etc.
Jack, un golden retriever noir né en 2013 dans un élevage du Puy-de-Dôme, a été sélectionné par l’Association des Chiens Guides de l’Ouest avant d’être placé chez Jeanne et Patrick, sa famille d’accueil installée à Angers. Ses premiers hôtes ont accompagné son éducation durant deux ans. En 2015, Jack a obtenu son certificat d’aptitude au guidage. Il a été remis à Aline, une personne déficiente visuelle âgée de 55 ans. Aujourd’hui, Jack vient de fêter ses 10 ans. Il approche l’âge d’une retraite bien méritée. Malheureusement, Aline ne peut accueillir 2 chiens dans son petit logement angevin. Elle va devoir se séparer de son guide. Jack sera donc adopté par Damien, le fis d’Aline. Chez ce quadragénère qui exploite une petite ferme, Jack profitera de conditions de vie favorables. Aline recevra prochainement un nouveau compagnon. D’autres chiens à l’âge de la retraite resteront chez leur maître déficient visuel. D’autres encore seront adoptés par leur première famille d’accueil.
Parfois, il arrive que l'élève chien guide d'aveugle ne puisse aller au bout de son éducation. Des problèmes physiques ou comportementaux peuvent en effet apparaître au cours de la formation du chien, rendant celui-ci incompatible avec les exigences du certificat d’aptitude au guidage. Mais d'autres missions peuvent lui être proposées, valorisant ses qualités indéniables. Un chien éduqué de la sorte peut s'avérer très utile auprès de publics différents. Le chien réformé dans son parcours de guide d'aveugle pourra par exemple accompagner un enfant atteint d'autisme ou servir d'animal de médiation pour contribuer à résoudre des problèmes d'ordre psychologique notamment : difficultés scolaires, accompagnement de personnes en situation de fragilité sociale, présence bienveillante auprès d'une personne en fin de vie, etc.
Jusqu’au néolithique, nos ancêtres vivaient essentiellement en petits groupes nomades, parcourant de grandes distances en quête de nourriture et séjournant dans des abris de fortune. Peu après la fin de la dernière époque glaciaire (16 000 ans av. J.-C.), la Terre sous l’effet du réchauffement climatique se montra plus généreuse. Fréquentant les zones au climat tempéré, l’Homme put ainsi profiter de gibier, de fruits, de céréales et de légumes en abondance. Ces conditions furent propices à l’accroissement des populations. Des villages se développèrent, les hommes renonçant, au moins en partie, au nomadisme systématique. La sédentarisation progressive des populations eut lieu à partir de 12.500 av. J.-C., les hommes apprenant à pratiquer l’élevage et l’agriculture en complément de la chasse, de la pêche et de la cueillette opportuniste. Des stocks de nourriture furent constitués en prévision des périodes saisonnières de disette. Il devint crucial de protéger ces précieuses ressources de la convoitise des prédateurs. Si l’Homme s’intéressa au loup dès le Paléolithique, plus de 30.000 ans avant notre ère, c’est sans doute la sédentarisation des groupes d’humains qui contribua à rapprocher les deux espèces. Les loups, en bons charognards, étaient friands des reliefs de repas humains et il est probable qu’ils se laissèrent progressivement domestiquer par l’homme pour donner naissance aux premiers chiens.
En soutenant les associations de chiens guides d'aveugles en France, vous contribuerez directement à l'amélioration de la qualité de vie des personnes malvoyantes ou aveugles. Que ce soit par des dons financiers, par des actions de bénévolat, ou simplement en partageant leur cause, chaque geste compte et fait avancer cette noble mission vers un avenir plus brillant pour tous.
L'une des façons les plus directes de soutenir les associations est de faire un don financier. Chaque contribution aide à couvrir les coûts associés à la formation des chiens, aux soins vétérinaires, à l'équipement et à la formation des maîtres. Même un petit don peut avoir un impact significatif et contribuer à changer la vie de quelqu'un. Si vous souhaitez par exemple faire un don à la Fédération Française des Associations de Chiens Guides d'Aveugles, suivez ce lien.
Les bénévoles jouent un rôle crucial dans diverses activités, telles que l'aide à la formation des chiens, l'organisation d'événements de collecte de fonds et la sensibilisation du public.
La pré-éducation et l'éducation d'un chien guide d'aveugle requièrent la contribution d'une ou de plusieurs familles d'accueil. Si vous choisissez de jouer ce rôle de toute première importance, sachez que durant la pré-éducation, l'apprenti chien guide vivra à votre domicile et sera pris en charge par un moniteur spécialisé environ une fois par semaine pour acquérir les règles de vie primordiales afin de devenir un compagnon d'exception. Durant sa seconde année, le chien sera pris en charge, en pension complète, par l'association ou l'école la plus proche de votre domicile. Vous le récupérerez seulement les week-ends et durant les vacances de l'éducateur. Suivez ce lien si l'idée de devenir famille d'accueil vous séduit. Si vous optez pour être famille relais, vous accueillerez un chien en cours d'éducation de manière plus ponctuelle, certains week-end ou encore sur des périodes de quelques semaines, l'été par exemple.
La sensibilisation du public est essentielle pour le succès des associations de chiens guides d'aveugles. Partagez des informations sur les réseaux sociaux, organisez des séances de sensibilisation dans les écoles ou les centres communautaires, encouragez vos proches à s'impliquer... Plus les intervenants et ambassadeurs connaissent et comprennent le travail des associations, plus l'impact est important.