Scène de famille au pays des coccinelles • ID 17975457 © Vladvitek | Dreamstime.com
La plupart des enfants se sont un jour amusés à laisser une coccinelle grimper délicatement sur le dos de leur main, observant le déplacement timide de cette petite boule rouge à pois noirs. Pour beaucoup, la "bête à bon Dieu", avec son apparence charmante et inoffensive, est un symbole de chance, de douceur et d’espoir. Au-delà de son côté attendrissant, c'est l'un des compagnons préférés du jardinier et de l'agriculteur. La coccinelle est en effet redoutable lorsqu'il s'agit de débarrasser les plantes de leurs envahisseurs indésirables : les pucerons. Depuis des lustres, ce petit insecte écologique contribue à sa manière à la protection de l'environnement, en réduisant la dépendance des hommes aux produits chimiques. Plusieurs centaines d'espèces de coccinelles, de la célèbre coccinelle rouge à pois noirs aux variétés jaunes ou noires, contribuent silencieusement à la santé de nos jardins. Leur présence est signe d'un environnement sain et naturel.
La coccinelle, avec son allure gracieuse et ses couleurs vives, est depuis des siècles entourée de mythes et de croyances populaires, symbolisant la chance, la protection et même la guérison. L'une des légendes les plus anciennes remonte au Moyen Âge. On raconte qu’un homme, accusé à tort de meurtre, devait être exécuté. Alors qu’il attendait son triste sort, une coccinelle vint se poser sur son cou. Le bourreau tenta à plusieurs reprises d'éloigner l'insecte perturbateur mais celui-ci s'obstina à reprendre sa place. Le roi Louis XI, témoin de la scène, voulut y voir l'œuvre de Dieu et ordonna qu'on graciât le condamné. Quelques temps plus tard, le véritable coupable du meurtre fut arrêté. Dès lors, la coccinelle fut considérée comme porteuse d'heureux présages et on lui attribua le sobriquet de bête à bon Dieu.
Dans de nombreuses cultures, la coccinelle est un porte-bonheur et les croyances à son propos vont bon train. Selon certains, dès qu'une coccinelle se pose sur votre peau, il convient de compter le nombre de points noirs ornant le dos de l'animal pour déterminer le nombre de mois de chance dont vous allez profiter. En Suède, les jeunes filles en quête d'un mari ont longtemps assimilé la visite d'une coccinelle à la promesse d'une union prochaine. En Angleterre, une vieille croyance populaire affirme que celui qui tue une coccinelle (ladybird ou laydybug, en référence à Marie) connaîtra le malheur, une superstition qui perdure aujourd'hui. Au Japon, la coccinelle est respectée et porte le nom de "tentômushi" (天道虫), un terme qui fait référence au soleil. Elle est perçue comme un insecte qui, grâce à ses ailes, peut monter jusqu'au ciel pour transmettre aux dieux les prières des hommes. De nos jours, la coccinelle demeure un symbole d’espoir et de bonheur. Dans l’art et la littérature, elle incarne la simplicité, l’innocence et une connexion intime avec la nature. Son allure douce et inoffensive en fait une figure de bienveillance dans de nombreuses représentations populaires.
Ce petit coléoptère coloré est une véritable guerrière écologique. Prédateur naturel de nombreux nuisibles, sans risques majeurs pour les cultures, la coccinelle est l'allié de toute personne soucieuse de travailler la terre sans recourir aux produits chimiques. Une seule coccinelle peut manger jusqu’à 50 pucerons par jour, évitant la prolifération de ces insectes nuisibles qui s’attaquent aux plantes et peuvent provoquer des ravages en suçant la sève des feuilles. L'appétit insatiable des coccinelles pour les pucerons et d'autres insectes nuisibles, à l'instar des cochenilles et des acariens, est connu de longue date par les paysans. Les larves de coccinelle, bien que moins connues et d'aspect moins attendrissant que les spécimens adultes, sont également de redoutables prédatrices, capables de dévorer les pucerons avec une voracité encore plus grande que leurs aînées, contribuant à réguler les populations de nuisibles dès les premiers stades de leur développement. Des larves de coccinelles et des spécimens adultes sont ainsi utilisés par millions dans certaines régions des États-Unis comme agent de contrôle biologique, au service d'une agriculture durable et respectueuse de notre planète.
La présence des coccinelles est également un indicateur fiable de la santé d'un écosystème naturel. Ces insectes de l'ordre des coléoptères sont relativement fragiles. Ils sont souvent les premiers organismes vivants à disparaître lorsque l'équilibre environnemental est perturbé par des pratiques agricoles intensives ou en cas de destruction de leur habitat naturel. Le retour des coccinelles dans les jardins et les champs est un signe encourageant en matière de préservation de la biodiversité. Bien sûr, les coccinelles ont elles aussi leurs propres prédateurs et jouent un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire. Elles contribuer à nourrir plusieurs espèces d'oiseaux, de grenouilles, d'araignées et d'insectes. En favorisant leur présence, nous protégeons nos plantes tout en contribuant à préserver l’équilibre de la faune et de la flore.
Vous souhaitez accueillir ces précieuses alliées dans votre jardin ? Rien de plus facile ! Elles sont en vente au stade d'œuf, de larve ou de spécimen adulte dans des jardineries et des boutiques en ligne. Il est toutefois assez délicat de disposer les œufs et les larves. Ne placez pas plus de 2 ou 3 larves par plante. Les coccinelles adultes apprécient les environnements qui leur procurent de la nourriture en quantité suffisante et des abris naturels. Pour les attirer et les conserver, il suffit en général de planter des fleurs mellifères comme les marguerites, les capucines ou la coriandre. Ces plantes attirent les pucerons, ce qui fournira à vos coccinelles une source abondante de nourriture. Il est essentiel de limiter l’utilisation de pesticides qui tuent les nuisibles mais aussi les coccinelles et d'autres insectes bénéfiques à vos plantations. Un jardin naturel, proposant aux insectes une bonne diversité de plantes et d’habitats, est la clé pour encourager la présence de coccinelles et profiter de leur aide dans la préservation d'un équilibre environnemental global.
Coléoptères de petite taille, la coccinelle mesure de 0,8 mm à 1,8 cm. Son ventre est plat et son dos montre un dôme arrondi ou ovale. C'est un insecte ramassé, doté de pattes et d'antennes courtes. Ses longues ailes noires et presque transparentes sont repliées sous ses élytres. Il lui faut environ 3 secondes pour les déployer. Dans le monde, plus de 6 000 espèces de coccinelles ont été identifiées, chacune avec des caractéristiques uniques. En voici un florilège.
C'est l'une des espèces les plus familières en Europe. Elle est facilement reconnaissable à sa couleur rouge vif et à ses sept points noirs distinctifs. On la trouve principalement dans les jardins, les champs et les prairies. Elle contribue activement à contrôler les populations de pucerons qui constituent son alimentation de prédilection.
Originaire d'Asie, cette espèce présente une grande variété de couleurs et de motifs. Elle peut être rouge, orange ou jaune, avec un nombre variable de points. Elle a été introduite en Europe et en Amérique pour lutter contre les pucerons, au point de devenir invasive dans certaines régions, au détriment des espèces locales. En automne, la coccinelle asiatique cherche souvent refuge dans les maisons où elle peut se regrouper en grand nombre dans le but d'hiberner.
Cette espèce, plus petite que la coccinelle à sept points, se distingue par sa couleur rouge ou orange, avec seulement deux points noirs aisément visibles. On la trouve dans toute l'Europe, principalement dans les jardins et les vergers.
Contrairement à d'autres coccinelles, cette espèce, souvent méconnue, est de couleur jaune et possède 22 petits points noirs. On la trouve principalement en Europe, dans les zones boisées et les jardins. Elle se nourrit de moisissures et de champignons microscopiques.
Cette espèce inverse la palette de couleurs des autres coccinelles, avec un corps noir et de petits points rouges. Elle est moins visible mais tout aussi efficace contre les nuisibles. Elle se spécialise dans la consommation de cochenilles, un autre insecte nuisible pour nos plantes.
La vie de la coccinelle débute par un œuf ovale de couleur jaune vif, pondu par une femelle, la plupart du temps sous un tas de feuilles, à l'abri des prédateurs et de préférence à proximité d'une colonie de pucerons ou d'autres proies potentielles. 3 à 7 jours après leur ponte, les œufs donnent naissance à des larves d'apparence allongée, de couleur noire ou grise avec des tâches jaunes ou orange.
Particulièrement vorace, consommant près de 9 000 pucerons au cours de son existence, la larve de coccinelle connaît plusieurs stades de mue (souvent quatre) au cours de sa croissance. 12 à 20 jours après l'éclosion de l'œuf, la larve se fixe au dos d'une feuille ou sur une tige pour se transformer en nymphe. Durant ses 8 jours d'existence, la nymphe demeure immobile et change progressivement de couleur, passant de l'orange au noir, cette métamorphose indiquant qu'une coccinelle adulte s'apprête à voir le jour.
Une fois qu'elle a émergé de la nymphe, la jeune coccinelle possède des ailes molles et un corps tendre de couleur jaune pâle. Elle doit se nourrir pour assurer sa survie et solidifier son corps. Ses couleurs définitives et ses points se développeront au bout de quelques jours. Elle vivra entre 1 et 3 ans.
Contrairement à une croyance populaire, le nombre de points visibles sur le dos de certaines coccinelles n'indique pas leur âge mais est une spécificité de l'espèce. Chasseuse infatigable, la coccinelle peut dévorer jusqu'à 5 000 pucerons au cours de sa vie, en plus des 6 000 individus fréquemment consommés par la coccinelle à l'état larvaire. Lorsqu'elle se sent en danger, ce petit coléoptère développe un mécanisme de défense étonnant qui consiste à simuler la mort en restant immobile aussi longtemps que nécessaire. Certaines espèces sont capables de sécréter une substance jaunâtre dont l'odeur nauséabonde repousse efficacement les prédateurs. Les couleurs vives de la coccinelle (rouge, jaune, orange) servent de signal pour avertir les prédateurs potentiels qu'elle n'est pas comestible en raison des toxines que son organisme produit. La couleur rouge vif de certaines espèces est d'ailleurs à l'origine du nom vernaculaire attribué à ces insectes, le mot latin coccinus signifiant écarlate. En hiver, les coccinelles se regroupent par centaines, voire par milliers, pour une hibernation collective dans des abris naturels comme les écorces d'arbres ou des tapis de feuilles mortes. Cette pratique de survie groupée est une manière efficace pour lutter contre le froid.
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La Volkswagen Coccinelle est célèbre pour son design unique et son histoire fascinante. Comme son homonyme à six pattes, cette voiture mythique a conquis le cœur de plusieurs générations. La Coccinelle est officiellement née en 1938. Son créateur, Ferdinand Porsche, ambitionnait de créer une voiture accessible à tous, maniable, robuste et économique. À l’origine, il la baptisa la "Käfer", qui signifie scarabée en allemand, mais les formes arrondies du véhicule incitèrent Volkswagen à lui attribuer son sobriquet définitif.
Compacte et élégante, elle est aisément reconnaissable. Son design aérodynamique, ses phares ronds et son toit bombé sont des signes distinctifs appréciés par le plus grand nombre. Des adjectifs inédits pour une voiture lui furent immédiatement associés : espiègle, élégante, sympathique, familiale, etc. Dans les années 1960 et 1970, la Coccinelle devint le symbole de toute une génération. Adulée par les jeunes adeptes du mouvement hippie, elle fut souvent décorée de fleurs, de couleurs vives, et utilisée comme un symbole de liberté et d’individualité. Elle incarna l’esprit du "flower power" et l’idéalisme des années 60. Au Mexique, les "vochos", nom local de la Coccinelle, furent couramment utilisés comme taxis. Cette voiture y fut tellement populaire qu’on voit encore aujourd’hui circuler sur les routes mexicaines des modèles restaurés en parfait état de conservation.
En 2003, après avoir écoulé plus de 21 millions d'exemplaires de la Coccinelle, la firme allemande décida d'arrêter sa production. Volkswagen travaillait depuis 5 ans à un projet de modernisation de son icône à quatre roues. L'héritière fut baptisée la "New Beetle". Elle conservait l'esprit du véhicule original, tout en intégrant les dernières technologies en vogue dans l'industrie automobile. Elle connut elle aussi un succès notable.
La coccinelle, qui fascine l’imaginaire humain depuis des siècles, est présente dans de nombreuses cultures, souvent en tant que porte-bonheur. Dans la littérature, elle symbolise la chance, l’innocence et la beauté. On la retrouve ainsi dans des poèmes et des contes pour enfants. En 1831, Victor Hugo écrivit un poème évoquant le rôle clé joué par ce petit coléoptère lors d'une rencontre amoureuse.
Elle me dit : "Quelle folie !"
Je rougis, et je balbutiai...
Mais elle s'envola soudain...
Adieu, petite coccinelle.
Pour Hugo, la coccinelle symbolise le caractère éphémère et fragile de l'amour naissant. L'insecte, si petit et pourtant si important, incarne une beauté fugace que l'on ne peut retenir. Ces insectes occupent également une place privilégiée dans la littérature pour enfants. En raison de leur apparence inoffensive et de leur connotation positive, ils sont souvent utilisés pour camper des personnages bienveillants ou pédagogues. Dans "La petite coccinelle qui voulait se battre" (1978) du célèbre auteur et illustrateur pour enfants Eric Carle, un coléoptère querelleux apprend, au fil du récit, des leçons de gentillesse et de générosité. Carle enseigne ainsi aux jeunes lecteurs l’importance de la patience et le respect d'autrui.
Dès le début du XXe siècle, le génial écrivain et entomologiste Jean-Henri Fabre décrivit la coccinelle comme un acteur clé pour un contrôle respectueux des nuisibles présents dans les jardins. Les coccinelles apparaissent fréquemment dans des contes de fées et des fables, en tant que guides spirituels ou comme des passerelles aux pouvoirs magiques entre l'enfant et la nature. Elles soulignent la fragilité de la biodiversité et l'importance de la protection de l'environnement. De nombreux auteurs de littérature de jeunesse les mettent en scène pour sensibiliser les lecteurs à l’équilibre fragile des écosystèmes naturels.
Le personnage de Choupette la Coccinelle (Herbie, dans la version originale) fit sa première apparition en 1968 dans le film "Un amour de Coccinelle" (The Love Bug, en version originale), qui racontait les aventures d’une voiture crème, une Volkswagen Coccinelle, ornée du numéro 53, à la fois coquine et attachante. Choupette semblait posséder une conscience et une personnalité bien à elle. Ce premier volet, réalisé par Robert Stevenson, connut un succès mondial, enregistrant le meilleur score au box-office américain en 1969. Dès lors, les studios Disney décidèrent de réaliser plusieurs autres longs métrages mettant en scène la petite Choupette et cette saga cinématographique se poursuivit jusqu'au début des années 2000. Chaque film proposait un mélange rythmé de scènes comiques et de scènes d'action, sur fond d'aventure et de romantisme parfois un tantinet désuet.
• Le nouvel amour de Coccinelle (1974).
• La Coccinelle à Monte-Carlo (1977).
• La Coccinelle à Mexico (1980).
Le "personnage" de Choupette se distinguait par sa capacité à agir de manière autonome et intelligente, la plupart du temps pour aider son propriétaire tantôt à gagner des courses automobiles, tantôt à se sortir de situations ubuesques. La Coccinelle Choupette, bien que non humaine, était dotée d'une personnalité marquée : espiègle, courageuse et parfois même romantique. Cette combinaison d’éléments fantastiques et comiques captiva plusieurs générations de spectateurs.
Au-delà des films, Choupette devint une icône de la culture populaire. Son apparence unique, avec ses bandes bleues, blanches et rouges ainsi que son numéro 53, fut célébrée dans le monde entier. La saga cinématographique des studios Disney contribua considérablement au succès durable de cette petite voiture allemande.
