Le temps se perçoit par la mesure de son écoulement • Photo 126122141 / Calendar © Les Cunliffe | Dreamstime.com
Le temps et la mesure de son cours fascinent les hommes depuis des millénaires. Concept impalpable, aux définitions nombreuses et souvent imprécises, le temps se matérialise par son écoulement irréversible, nul nétant encore parvenu à remonter le temps ! Notre manière de le percevoir revêt deux aspects distincts et complémentaires, indissociables et intimement liés. Tout d’abord, comme de nombreuses espèces vivant sur la Terre, nous avons développé une perception intuitive du temps, à partir de l’observation des positions relatives des astres visibles dans le ciel, notamment celles du Soleil, de la Lune et des étoiles les plus brillantes. Des phénomènes récurrents, aisément identifiables sont indissociables de cette vision empirique du temps : le jour et la nuit, le mouvement des marées, les phases de la Lune, le rythme des saisons, la migration des oiseaux… En observant le mouvement régulier du Soleil dans le ciel, du lever jusqu’au coucher, l’homme parvint très tôt à se repérer dans le temps de la journée pour mieux gérer ses activités quotidiennes. Au néolithique – dont on peut estimer le commencement vers 9000 avant notre ère –, lorsque l’Homme devint sédentaire, le développement de l’agriculture et l’accroissement du rythme des naissances lui imposèrent de comprendre les cycles naturels pour dominer la nature plutôt que de la subir.
La mesure de la longueur des ombres – celle du corps d'un homme se tenant debout, celle d’un bâton, d’un arbre ou d’une colline – permit à nos ancêtres d’appréhender la nature cyclique et régulière de la course du Soleil pour mettre en place des rudiments d’organisation individuelle et collective. Ce temps observé fut utilisé pour identifier des opportunités (le moment de ramasser des coquillages, le moment de chasser du gibier…) et prévenir des dangers (un mouvement de troupeaux d’animaux, l’arrivée de la saison des pluies…). Progressivement, l’instinct animal fit place au raisonnement et à la planification. À cette connaissance d’un temps intrinsèque fut adossée celle d’un temps mesuré. L’observation de phénomènes se répétant au fil du temps forgea notre sens de la durée des choses, celle-ci pouvant se définir comme l’intervalle de temps séparant deux états identiques successifs d’un phénomène cyclique, à l’instar du mouvement des marées. De grands enjeux furent associés à la maîtrise de ce concept par nos ancêtres. Le fait d’être en mesure de prévoir le rythme et la durée de certains phénomènes constitua pour l’Homme une étape déterminante pour sa survie et son développement.
Comme tous les êtres vivants, l’Homme a réglé son existence sur les rythmes naturels, à partir de l’observation – ou du subissement – de phénomènes pour la plupart périodiques. Nous avons sans doute débuté par fractionner le cours de nos journées en trois périodes : l’aurore, le zénith et le crépuscule. Progressivement, grâce au développement du langage, nous avons transmis nos repères chronologiques élémentaires à nos descendants qui, du fait de leurs propres observations, les ont affinés et en ont augmenté le fractionnement afin d’organiser la vie des premières collectivités d’individus. Si durée et fréquence des phénomènes périodiques sont des caractéristiques primordiales du temps, elles concernent toutes deux l’écoulement de celui-ci et non le temps lui-même. Il demeure impalpable, étrange, mystérieux.
Le temps passe par le trou de l’aiguille des heures. • Jules Renard
Imaginez un homme plantant un bâton dans le sol et se tenant longuement accroupi ou à genoux, immobile et silencieux pour guetter une proie. Les minutes passent lentement et pour tromper l’ennui notre ancêtre dessine machinalement sur le sol une marque correspondant à l’extrémité de l’ombre du bâton. Avec le temps, celle-ci bouge lentement, et l’homme trace une autre marque sur le sol, puis encore une autre quelques minutes plus tard. La puissance de son intelligence va faire le reste. La lumière émise par le Soleil projette sur le sol l’ombre du bâton. Puis, l’astre se déplaçant dans le ciel, l’ombre se déplace en conséquence, s’allongeant ou rétrécissant au fil des heures. En procédant au marquage sur le sol du mouvement de l’extrémité de l’ombre du bâton, du lever au coucher du Soleil, nous pûmes estimer l’heure : le premier gnomon, rudimentaire mais efficace, vit le jour.
Ce système fut amélioré en Égypte Antique pour indiquer non seulement l’heure du jour mais aussi la saison en cours. Le plus ancien indicateur solaire mis à jour date du règne du pharaon Thoutmosis III aux environs de 1450 avant J.-C. Il s'agit d'un instrument portable constitué d'une planchette surmontée à l'une de ses extrémités d'un talon vertical faisant office de gnomon. Sur la tablette sont gravées quelques graduations. En orientant l'instrument vers le soleil et en observant l'ombre du gnomon, on peut définir des moments particuliers de la journée et même mesurer une plage temporelle. Les Égyptiens furent également parmi les premiers hommes à s’intéresser au fractionnement du jour en unités de temps. Curieusement, leurs recherches se firent la nuit, en observant les étoiles. En 2100 avant J.-C., on décide que la nuit et le jour seront divisés en 12 décans, de durée variable selon les saisons.
Le cadran solaire égyptien fut doté de graduations et d’un style dont l’ombre portée permettait de lire l’heure. Bien sûr, il perdait tout son intérêt par temps couvert et ne fonctionnait pas la nuit. Ce gnomon perfectionné n’offrait qu’une lecture approximative du temps. Dès lors, les Égyptiens, se mettant en quête d’un instrument capable de fonctionner sans lumière, inventèrent les premières horloges à eau. Ces clepsydres étaient de larges vases remplis d’eau, gradués à l'intérieur. Leur base, percée d’un petit trou, laissait échapper un mince filet de liquide, au goutte à goutte. Les cadrans solaires furent utilisés par les savants égyptiens pour étalonner leurs horloges à eau dont la précision fut améliorée au fil du temps. La baisse du niveau de l'eau entraînait en effet une diminution de la pression à la sortie du vase, réduisant le débit de l’eau et aboutissant à une perte de précision. Les Égyptiens graduèrent alors l’intérieur du vase en conséquence et adaptèrent la forme de celui-ci pour tenter de maintenir une pression constante. La plus ancienne clepsydre connue, conservée au musée égyptien du Caire, avait été fabriquée pour Amenotep III vers 1400 av. J.-C. C’était un vase d'albâtre aux parois évasées et graduées.
Vers 270 av. J.-C., les Grecs perfectionnèrent la clepsydre égyptienne en lui ajoutant un cadran et une aiguille. L'inventeur grec Ctésibios – physicien d'Alexandrie – conçut un ingénieux système de soupape dans le but de maintenir une pression constante du liquide contenu dans le vase. La clepsydre fut largement adoptée par les Romains, notamment dans les tribunaux où l’avocat disposait d’une durée de plusieurs clepsydres pour mener sa plaidoirie. Il était autorisé à en réduire la durée en buvant l’eau restante, non encore écoulée. Sur le principe de la clepsydre, apparut le sablier en Europe dès le VIIIe siècle. On attribue sa première fabrication à Luitprand, un moine officiant à la cathédrale de Chartres. Son utilisation se répandit dans toute l’Europe occidentale à partir du XIVe siècle, lorsque les progrès de la verrerie italienne permirent sa fabrication en masse. Véritable horloge de sable, il est constitué de deux globes de verre (également appelés ampoules) reliés par une gorge étroite (un orifice), permettant au sable de s’écouler de manière quasiment uniforme du globe supérieur vers celui situé en dessous. Fabriqué dans différentes tailles, correspondant à des esthétiques et des durées variées, il fut rapidement doté d’un boîtier ou d’un cadre qui enfermait les globes afin de former un haut et un bas, d’assurer la stabilité de l’ensemble et de permettre le retournement du dispositif pour recommencer une mesure. Le sable utilisé dans la fabrication des premiers sabliers de l’Histoire fut remplacé par un mélange très sec fait de poudre de marbre calciné, de coquilles d'œuf et de zinc. Précis, simple d’emploi et maniable, le sablier détrôna la clepsydre ainsi que la bougie, la combustion de la cire graduée sur sa longueur dépendant de la régularité de la forme de la bougie, de la qualité de la cire et de la mèche utilisée.
Les temps primitifs sont lyriques, les temps antiques sont épiques, les temps modernes sont dramatiques. • Victor Hugo
Au Moyen Âge, le son des cloches rythmait la journée des moines, des paysans mais aussi des citadins. Grâce aux horloges mécaniques apparues à partir du XIVe siècle, chaque jour est divisé en deux fois 12 heures, d’égales durées. Initialement dépourvues de cadran, elles se réduisent à des mécanismes destinés à sonner les cloches des cathédrales. À partir du XVe siècle, elles se dotent d’un cadran et d’une seule aiguille qui indique les heures. Les premières horloges mécaniques, mues par des poids, étaient dotées d’un système régulateur du mouvement des rouages. Leur précision était toute relative puisqu’il n’était pas rare d’observer un décalage pouvant atteindre 1 heure par jour. On faisait alors une remise à l’heure à l’aide d’un cadran solaire. Les travaux de Galilée permirent au savant hollandais Christiaan Huygens de construire la première horloge à pendule oscillant en 1657. Cette innovation offrit à l’horloge un gain de précision, celle-ci devenant dès lors un instrument scientifique et fiable de mesure du temps. En 1675, Huygens mit au point un balancier régulateur à ressort spiral. En réglant la transposition du mouvement du pendule en un mouvement rotatif, il augmenta la précision de l’horloge et réduisit grandement la taille des mécanismes. Cette miniaturisation aboutit à la démocratisation rapide des horloges.
Comme les premières horloges, les premières montres à gousset mécaniques à remontage manuel n’étaient dotées que d’une seule aiguille. L’évolution des techniques horlogères permirent l’ajout de l’aiguille des minutes, puis de celle des secondes (la trotteuse). À partir de 1850, la production industrielle de montres de poche incluant des pièces normalisées peut débuter. Le développement de l’industrie du transport à partir du XVIIIe siècle – marine, puis chemin de fer et, plus tard, aviation – fit faire d’importants progrès aux techniques horlogères. Pour répondre au besoin des navigateurs, l’horloger anglais John Harrisson mit au point en 1737 un chronomètre transportable fiable et précis, pouvant supporter tangage et roulis. À partir du milieu de XIXe siècle, le développement rapide du chemin de fer rend indispensable l’harmonisation de la mesure du temps. Les fuseaux horaires sont progressivement créés, à l’instar du méridien de Greenwich qui devint, en 1884, une référence internationale pour la mesure du temps. En 1904, afin de répondre au besoin des aviateurs, Louis Cartier et Hans Wisdorf conçoivent la montre-bracelet, plus pratique à consulter en vol que la montre à gousset. Le développement du travail à la chaine en usine, le fordisme et le stakhanovisme créent le besoin de mesurer le temps de travail avec précision.
En 1880 les frères Pierre et Paul-Jacques Curie découvrent l’effet piézoélectrique. Certains cristaux vibrent selon une fréquence particulièrement stable si on leur applique un courant électrique. Ce principe permet aux laboratoires Bell de convevoir une horloge utilisant des cristaux de quartz en 1927. Il faudra attendre 1968 pour que la miniaturisation des composants permette à l’industrie horlogère de mettre au point la première montre-bracelet à quartz, dix fois plus précise que les meilleures montres mécaniques, ne perdant qu'une seconde tous les 6 ans. En 1970, les fabricants de montre à quartz développeront un écran numérique à cristaux liquides.
Le temps est le seul capital des gens qui n’ont que l’intelligence pour fortune. • Honoré de Balzac
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Depuis qu’il s’est sédentarisé au néolithique, l’Homme s’est préoccupé de la mesure du temps pour organiser sa vie en collectivité et exploiter au mieux les ressources naturelles. Parallèlement à la recherche d’outils capables de mesurer l’écoulement du temps, nos ancêtres ont été confrontés à la nécessité de disposer d’un système permettant à tous de se repérer dans le temps. Ils inventèrent ainsi le calendrier. Dès son apparition, celui-ci se fonda sur l’observation des phénomènes célestes récurrents, notamment la course du Soleil, le mouvement et les phases de la Lune (la lunaison compte 29 jours 12 heures 44 minutes et 2,8 secondes). Plusieurs calendriers se sont succédé à travers l’Histoire, chaque civilisation inventant le sien en fonction de ses croyances et de règles plus ou moins sophistiquées d’organisation de la vie en communauté. Tel fut par exemple le cas, à l’autre bout du monde, du premier calendrier chinois connu, sans doute inventé par le légendaire empereur Jaune Huangdi en 2637 av. J.-C. et qui comptait 12 lunes de 29 ou 30 jours, pour une année de 354 jours. Dans l’Antiquité, les peuples cultivateurs s’appuyaient sur un calendrier pour organiser les semailles et célébrer des fêtes religieuses. Le premier calendrier égyptien avec ses trois saisons, l'inondation, les semailles et la récolte, qui se referaient aux crues du Nil. Le modèle égyptien reposait sur le cycle solaire – ou année tropique. Celui-ci comptait un peu plus de 365 jours et correspondait à l’intervalle séparnat deux équinoxes de printemps. Le calendrier lunaire correspond quant à lui au temps qui s’écoule entre deux lunaisons : 29 jours 44 minutes 2,8 secondes, les phases de la Lune étant aisément observables depuis la Terre. Les civilisations anciennes utilisaient la Lune pour fixer les dates des cérémonies magiques et religieuses. Mais la plupart de ces calendriers restait approximatif car ne suivant pas le rythme des saisons.
Aujourd’hui, les juifs et les musulmans suivent toujours le calendrier lunaire, les musulmans observant la Lune pour déterminer la date du pèlerinage à La Mecque ainsi que la période de jeûne du mois de ramadan, parmi les cinq piliers de l’Islam. Certaines civilisations amérindiennes comme les Mayas ont combiné le sacré et le profane en établissant une année cultuelle de 260 jours et une année civile composée de dix-huit mois de 20 jours et d’un mois de 5 jours.
En 45 av. J.-C., grâce au travail de l’astronome grec Sosigène d’Alexandrie, Jules César introduisit les années bissextiles et le calendrier julien. La durée moyenne d'une année fut établie à 365,25 jours, se rapprochant de l'année astronomique, avec un décalage de seulement 3 jours tous les 400 ans. L'accumulation de ce léger décalage aboutit pourtant dès le 16e siècle à un retard de 10 jours sur l'année astronomique. Le début des saisons se produisait de plus en plus tôt et les religieux avaient la sensation de ne plus fêter Pâques à la bonne date. Dès lors, le pape Grégoire XIII, en collaboration avec des astronomes des universités de Salamanque et Coimbra, améliora la précision du calendrier julien en proposant que seules les années centenaires divisibles par 400 soient bissextiles. Il fixa également la date d’équinoxe de printemps au 21 mars. Ainsi naquit le calendrier grégorien qui proposait une année d’une durée moyenne de 365,242 jours, se rapprochant de la durée de l'année astronomique de 365,2422 jours. Il fallut presque deux siècles pour que tous les pays d’Europe s’harmonisent et adoptent le calendrier grégorien. Une ultime réforme fit démarrer l’année au mois de janvier et non plus au mois de mars. Cette réforme permit de faire coïncider les fêtes païennes du Nouvel an dans le temps de Noël et non plus avant la période sainte de Pâques. Dans bien des pays, cette dernière réforme ne fut appliquée que des dizaines d’années, voire plusieurs siècles, après l’émergence du calendrier grégorien. Comme le fait remarquer Fustel de Coulanges :
Longtemps, le calendrier ne fut pas autre chose qu’une succession de fêtes religieuses.
Des bouleversements historiques donnèrent lieu à la promulgation de nouveaux calendriers. Tel fut par exemple le cas de la Révolution française qui créa un calendrier débutant le 22 septembre 1792, jour de la fondation de la première République, à l’équinoxe d’automne. La Convention fit adopter un système calendaire décimal, dit républicain, les semaines étant remplacées par des decadi (groupes de dix jours), avec des mois de trente jours. Le repos hebdomadaire était remplacé par un repos décadaire. Napoléon 1er fit abroger l’usage de ce calendrier, tout en conservant le système métrique pour d’autres unités de mesure.
Quelques propositions originales virent également le jour, à l’instar du calendrier positiviste d’Auguste Comte dont le principe reposait sur une année de 13 mois, chacun contenant 28 jours (4 semaines), avec 1 ou 2 jours complémentaires. Dans le but de rendre hommage à l’esprit humain, on donna à chaque mois le nom d’un grand serviteur de l’Humanité : Moïse (théocratie initiale), Homère (poésie ancienne), Aristote (philosophie ancienne), etc. Le treizième mois fut nommé Xavier Bichat, enseigne de la science moderne. À chaque jour était associé le nom d’un personnage célèbre, lié à l’emblème du mois considéré. Ainsi, par exemple, pour la quatrième semaine du onzième mois – portant le nom de Descartes (philosophie moderne) –, on trouvait les noms de Diderot, de Buffon, de Leibnitz et de Condorcet. Cette proposition demeura confidentielle et ne put franchir le cercle fermé des adeptes de Comte. Depuis les Chaldéens en Mésopotamie antique jusqu'à Auguste Comte, la mise en place de calendriers repose sur une constante : la volonté d’établir un ordre intelligible par la fixation de points de repère, acceptés par tous.
Janvier • Tire son origine du mot latin januarius, qui vient de Janus, dieu romain des commencements et des fins, il est souvent représenté avec une tête à deux visages, l'un regardant le passé et l'autre l'avenir. Il s’agit du pénultième mois du calendrier romain.
Février • Vient du latin februarius. Dernier mois de l’année du calendrier romain, février était célébré par des fêtes de purification pour marquer le passage à la nouvelle année afin que le monde des vivants ne soit pas contaminé par le royaume des morts.
Mars • Premier mois de l'année dans le calendrier romain, mars tire son nom du mot latin martius, en l’honneur de Mars, dieu de la guerre. Il marquait le retour des beaux jours et d’une période de la guerre.
Avril • Deuxième de l’année du calendrier romain, avril tire son nom du mot aprilis, probablemen lié au verbe latin aperire signifiant "ouvrir" et faisant référence à la nature qui s'ouvre et aux bourgeons qui fleurissent. Le poète latin Ovide dédie aprilis à la déesse de l'amour, Vénus.
Mai • Troisième mois du calendrier romain, mai tire son nom du mot latin maius, en rapport avec la déesse Maïa, divinité romaine de la croissance, de la fertilité et du printemps. Les Romains organisaient des fêtes au mois de mai en l’honneur de la végétation, des fleurs et de l’eau.
Juin • Juin tire son nom du latin junius, en l'honneur de la déesse romaine Junon, épouse du dieu Jupiter et reine des dieux, protectrice du mariage et de la fécondité. L'étymologie du mois Junius serait également liée à Lucius Junius Brutus, le fondateur légendaire de la République romaine.
Juillet • Nommé quinctilis dans le calendrier romain, juillet prend le nom de Julius lors de l'instauration du calendrier julien, introduit par Jules César en 46 av. J.-C.
Août • Le mois d'août est consacré au premier empereur romain, Auguste. Appelé initialement sextilis (sixième), ce mois a été renommé Augustus par le Sénat Romain en l'honneur de toutes les victoires remportées par l'empereur en ce mois.
Septembre • Septembre vient du latin september, septem signifiant "sept". C’était en effet le septième mois de l’année du calendrier romain.
Octobre • Huitième mois du calendrier romain, octobre tient son nom du latin october, signifiant "huitième" (octo signifiant "hui").
Novembre • Tout comme septembre et octobre, novembre vient du latin november, novem désignant le chiffre neuf. Novembre est le neuvième mois de l’ancien calendrier romain.
Décembre • Le mois de décembre est le dixième mois du calendrier romain. Il vient du mot december, issu de decem signifiant "dix".
Lundi • Jour de la Lune. Dans ce mot, il y a deux noms issus du latin : lunis, de lunæ, qui veut dire "lune", et dies qui veut dire "jour".
Mardi • Jour de Mars. En plus du mois de mars, le dieu romain Mars a donné son nom au deuxième jour de la semaine.
Mercredi • Jour de Mercure. Il s’agit ici de Mercure, dieu romain du commerce et des voleurs, messager des dieux.
Jeudi • Jour de Jupiter, le roi des dieux !
Vendredi • Jour de Vénus. Première référence féminine dans la semaine avec la déesse de l’amour.
Samedi • Jour de Saturne ou du sabbat. Avec la christianisation de la Gaule, Saturne disparaît au profit de Sabbat. D’abord le latin sambati dies, où l’on reconnaît sambattum, variante de sabbatum qui signifie "sabbat". Puis les anciennes formes sambedi, samadi, et enfin samedi. C’est le jour du repos.
Dimanche • Jour du Soleil ou du Seigneur. Comme Saturne devient Sabbat, le Seigneur se substitue au Soleil. Dans dimanche, qui s’écrivait jadis diemenche, on reconnaît le nom dies et plus difficilement dominicus, relatif au Seigneur (dominus).
En 1933, l'Observatoire astronomique de Paris installe un dispositif automatisé pour la diffusion de l'heure. En composant un numéro de téléphone dédié et payant, l’utilisateur accédait à une voix donnant l'heure exacte. Ce service mythique recevait plusieurs millions d'appels par an et permettait à chacun de régler ses montres, réveils et horloges. Il a cessé d'exister le 1er juillet 2022, victime de nos modes de communication actuels.
En 400 av. J.-C., le philosophe grec Platon évoquant le temps le décrit comme « ce qui imite l’éternité et qui avance selon le nombre ». On trouve dans cette affirmation deux dimensions complémentaires et indissociables : l’éternité d’une part - associée à un temps inaltérable et immuable - et la dynamique du temps d’autre part, associée à un besoin de mesure et de quantification des durées.
Il faut attendre le XVIIe siècle pour que Galilée précise cette seconde approche à partir de l’étude de la chute des corps. Le savant italien assimile le temps à une grandeur physique dont la mesure de l'écoulement permet d'évaluer la position et la vitesse de déplacement d’un objet dans l’espace. Cette vision objective et mathématique est très différente de la perception naïve et profane que nous avons du temps. Notre représentation correspond à une altération psychologique et subjective du temps objectif, du temps galiléen : pour une personne qui s’ennuie en réunion, les secondes semblent des heures tandis que pour l’amoureux transi qui câline sa compagne, les heures semblent des secondes. Notre perception de la durée est influencée par notre état émotionnel et par la nature de nos activités. Pourtant, qu’on "ne voit pas le temps passer" ou qu’on "trouve le temps long", il semble bien, en première approximation, que le temps objectif ne fluctue pas tant que ça...
Seulement voilà... au début du XXe siècle, Albert Einstein émet l'hypothèse que la vitesse de la lumière demeure constante même si la source qui l’émet est elle-même en mouvement. Et il se trouve que cette proposition remet en cause le concept de relativité du mouvement développé par Galilée et Newton. Arrêtons-nous un instant sur cette idée. Imaginez que vous voyagez à bord d’un train et que vous allumez une lampe de poche, en dirigeant le faisceau lumineux vers l'extérieur. Einstein déclare que la vitesse de la lumière émise par votre lampe de poche ne changera pas, quelle que soit la vitesse du train. Ainsi, même si ce dernier parvient à atteindre les 100.000 km/h, la lumière de votre lampe ira toujours à la vitesse de la lumière, c'est-à-dire à près de 300.000 km/s !
Ambitionnant d’unifier la théorie de la mécanique classique et celle de l’électromagnétisme, Einstein publie en 1915 la théorie de la relativité générale qui s’articule autour du concept d’espace-temps. Cette théorie remet en cause l’immuabilité galiléenne du temps, l’espace-temps d'Einstein étant déformé par la présence de matière, comme une lourde boule de bowling déforme la surface plane d’un matelas un peu mou, une telle déformation conduisant à l’établissement d’une force que nous appelons gravité. Temps, espace et matière seraient intimement liés. Les concepts introduits par Einstein défient notre intuition : un temps capable de dilatation ou de contraction... Comment pourrions-nous appréhender une telle notion à partir des observations réalisées dans la stabilité tranquille de notre système solaire ? Et pourtant, de nombreuses expériences confirment la pertinence et l'exactitude de la théorie d’Einstein, à l'instar de l'aberration constatée de longue date dans l’orbite de la planète Mercure, une aberration que les équations de la mécanique newtonienne ne peuvent expliquer.
Notre univers serait âgé d'environ 13,7 milliards d’années et la question de son « début » pose inévitablement celle d'un hypothétique « avant ». Aujourd’hui, les physiciens considèrent que le temps apparut avec la naissance de l’univers et que la question de l’avant n’a simplement pas de sens.
Selon des études scientifiques récentes, la durée du jour sur la Terre n’aurait pas toujours été de 24 heures. Dans un passé lointain, il y a plus d’un milliard d’années, « la Lune était plus proche de notre Terre et lui aurait ainsi volé son énergie de rotation pour la propulser sur une orbite plus éloignée », explique Ross Mitchell, géophysicien à l’Institut de géologie et de géophysique de l’Académie chinoise des sciences. Selon cette théorie, la durée du jour serait de plus en plus courte lorsqu’on remonte dans le temps. Estimer la longueur du jour au cours de l’histoire de la Terre n’est pas chose aisée. Les chercheurs s’appuient sur l'observation de certaines roches présentant des couches sédimentaires causées par les fluctuations des marées, qui permettent de calculer le nombre d’heures d’une journée ancienne. Une autre approche, basée sur l’étude des marées solaires liées au réchauffement de l’atmosphère pendant la journée, qui influencent la vitesse de rotation de notre planète bleue, aboutit à un résultat comparable. Il est ainsi hautement probable que la longueur du jour n'a cessé d’évoluer depuis la naissance de la Terre, pour se stabiliser à environ 19 heures il y a entre 2 et 1 milliard d’années. Avec un jour plus long, les bactéries photosynthétiques ont disposé de plus de lumière pour produire de l’oxygène chaque jour. la durée du jour ne soit pas une donnée immuable. À l’échelle géologique aussi, le temps est relatif !